(Interview) Joon Moon, un cocktail vintage de soul, pop et jazz

Joon Moon, composé de Krystle Warren, Julien Decoret et Raphaël Chassin, sera le 24 février prochain au Botanique à Bruxelles. Nous avons eu la chance de contacter Julien Decoret, leader du groupe, afin d’en savoir plus sur ce groupe tout droit sorti des années 60. 

Antoine : Comment définiriez-vous le projet Joon Moon ?
Julien Decoret 
: Joon Moon c’est la rencontre entre trois personnes issues d’horizons différents, ce qui donne une sorte de Soul/Pop teintée de Jazz. L’idée globale étant de faire une musique à caractère assez vintage avec des moyens de production d’aujourd’hui. On utilise beaucoup d’instruments old-school et nous avons enregistré dans un Studio à Paris équipé d’une vieille console analogique et de micros utilisés il y a une quarantaine d’année. Cependant, on avait la volonté (dans le mix et dans l’approche générale) de réunir un son d’aujourd’hui avec des chansons « vintage ».

Antoine : Ce côté vintage provient-il de vos parcours personnels ou résulte-t-il d’un choix artistique pris par le groupe ?
Julien
: L’album s’appelle « Moonshine Corner ». C’est donc le carrefour où on se retrouve. Moi j’ai écrit les chansons, on a réalisé la production avec Raphaël Chassin, et Krystle Warren est arrivé plus en finalité pour poser sa voix et faire quelques arrangements avec nous. Pour elle ça a été plus un featuring sur ce premier album qu’une véritable collaboration à trois. Raphaël et Krystle sont deux très grands fans et experts de la musique des 60’s. Ils sont très calés en Folk/Pop/Soul américaine. Moi je suis plus tourné vers la musique classique, contemporaine, et la musique électronique. On a donc des horizons très différents et pourtant on se retrouve totalement dans la manière de produire et de jouer cette musique sur scène. Et ça fonctionne bien ensemble !

Antoine : Vous avez sorti un album et deux EP, est-ce que vous voyez ce projet perdurer dans le futur, sur le long terme ?
Julien
: On est en train de poser les prémices d’un deuxième album qui sera bien plus participatif, à 3. De ce premier album est né vraiment un groupe même si l’approche de création de ce premier disque était plus celle d’un « producteur ». Le fait d’avoir pas mal tourné avec ce projet (aux USA, en Angleterre, en Allemagne, etc) nous a vachement soudés et nous a permis de nous rencontrer musicalement. On a vraiment envie de faire un deuxième disque et de se partager l’aspect créatif vraiment à trois. Il y aura très semblablement une suite à ce projet et les bases que nous avons posées sont bonnes pour l’avenir et pour ce qui en découlera.

Antoine : Vous avez eu beaucoup de projets différents notamment le projet « La nouvelle vague » qui avait lui aussi un côté 60’s et qui était en rapport avec le monde du cinéma. Vous avez aussi travaillé sur la bande-son de certains films, le cinéma a-t-il influencé le processus de création de ce nouveau projet ?
Julien
: Totalement ! Dans tout ce que j’ai pu entreprendre, j’ai toujours une certaine dynamique dans le processus de composition. Je projette énormément d’images, je ne suis donc pas étonné de votre comparaison avec le cinéma et à tout ce qui touche au domaine de l’image, c’est totalement naturel. Et même sur scène d’ailleurs. Personnellement en tant que musicien, je fonctionne énormément avec des projections mentales d’images sur scène pour rentrer dans un morceau et essayer d’habiter la musique au mieux possible. Je procède souvent par analogie d’image.

Antoine : Au niveau de vos références cinéma, quels réalisateurs vous inspirent?
Julien
: Je suis un grand fan de cinéma en général et de Stanley Kubrick en particulier. Mais comme en musique, c’est très aléatoire, il y a tellement de propositions en cinéma qu’on peut être aussi bien touché par un blockbuster que par un film indépendant même si ça n’appelle pas du tout aux même instincts et sensations. J’ai la même approche en musique, je vais écouter des choses très pointues tout en pouvant être touché par des morceaux mainstream. Je n’ai pas vraiment de maître à penser même si j’affectionne le compositeur estonien Arvo Pärt et le cinéma de David Lynch qui me touche beaucoup, et qui laisse au spectateur une interprétation très vaste, aux multiples pistes. J’aime bien lorsque les champs restent assez ouverts que ce soit musicalement ou dans une proposition cinématographique. C’est important de pouvoir faire ressentir par le son, sans surcharger les arrangements et en essayant d’apporter un maximum à la mélodie. Dans le cinéma c’est pareil. J’aime que l’émotion soit aléatoire et qu’elle se laisse interpréter d’une façon assez libre.

Antoine : Comment avez-vous rencontré la chanteuse qui vous accompagne dans ce projet, Krystle Warren ?
Julien
 : L’histoire elle se crée au jour le jour depuis deux ans maintenant. Maintenant on est devenu vraiment amis. La rencontre elle est assez simple. Marc Collin (producteur et fondateur du projet La Nouvelle vague) m’avait déjà parlé de Krystle comme étant une chanteuse incroyable, moi je ne la connaissais pas du tout. Ensuite, Hugh Coltman, un chanteur qui a sorti deux albums en pop et qui maintenant fait beaucoup de jazz, a fait la connexion. La rencontre elle a été assez immédiate quand vous avez ce genre de chanteuse qui pose des voix sur vos chansons, ça va très vite. C’est surement la plus grande voix avec laquelle j’ai travaillé dans ma courte carrière.

Antoine : Après vos quatre dates en février qu’est-il prévu au niveau du groupe ?
Julien
 : Il y a quelques dates jusqu’à l’automne, une petite dizaine, qui seront là histoire d’entretenir le son déjà sur scène et puis l’envie de jouer de la musique ensemble. On est en train de chercher vraiment les fondamentaux d’un deuxième album. Donc il y a déjà quelques rendez-vous qui se sont fait en studio tous les trois et c’est en train de se construire petit à petit.

Joon Moon sera le 24 février prochain en concert à Bruxelles au Botanique.
Tickets via le lien http://botanique.be/fr/activite/joon-moon-240218

Interview : Antoine LARSILLE