Odyssée spatiale en compagnie de L’impératrice

Envie d’évasion exhortée par la lumière des étoiles, voyage en première classe pour un passé futuriste.  

French touch aux tonalités disco stellaire, L’impératrice écume depuis plusieurs mois le pays de Napoléon pour y déclamer sa prose. Forte de son succès et heureusement pour nous, elle s’accorde de temps en temps des détours par le plat pays. C’est ainsi que ce vendredi 26 octobre, le rouge liégeois s’est teinté de bleu l’espace d’une soirée. Le Reflektor a déroulé le tapis et s’est mis sur son 31 pour la venue de sa majesté.

20h, les sujets s’installent dans la salle principale. Afin de les faire attendre, un jeune invité rempli le foyer de ses mélodies alpines. Des paroles simples et des instrus planantes émanent de Miel De Montagne, nouveau venu dans l’univers rétro-pop français. Ancien DJ parisien, il a fait le choix d’un retour aux sources, retourner chez ses parents et redevenir un « Petit garçon ».

Le processus créatif de Miel De Montagne est familial, tantôt aidé par son père à trouver le bon mot, tantôt par sa mère posant sa voix sur le titre Tu n’y connais rien.

« J’étais malade je crois. Et du coup j’avais des énormes pots de mon oncle qui fait du miel en Haute-Savoie. Et ça s’appelait miel de montagne, (…). Donc le miel c’est cool, c’est bien pour la gorge et les montagnes ça s’élève, c’est les hauteurs. Tu planes en montagne. »  (extrait de l’interview de Miel de Montagne par Tafmag)

L’innocence touchante de ce personnage donne l’envie de danser un slow avec son chien ou de, Pourquoi pas, vivre tout nu. Miel De Montagne nous invite à rêver et se rapprocher tout doucement de la limite entre l’atmosphère et le vide.

Premier acte terminé, les lumières s’éteignent et une douce obscurité se propage. Quelques minutes plus tard elle est percée par la lueur des étoiles impériales. Elles sont au nombre de 6 et s’appellent Flore, Charles, David, Hagni, Tom et Achille. L’apesanteur n’est pas oppressante mais légère. L’astronaute de Balade fantôme accompagne les voyageurs vers la planète rétro futuriste où sa magnificence excelle dans l’art de gouverner.

L’atterrissage s’effectue avec grâce et au scintillement des étoiles s’ajoute un nuancier de couleur. La constellation se forme, L’Impératrice est prête à faire danser. Là où le néophyte attendrait une représentation naturelle de l’album « Matahari », l’amoureux se prépare à de nouveau être épaté et à vibrer sur de nouvelles courbes. Les étoiles passent de Cassiopée à Andromède et la métamorphose musicale s’opère. Disco, funk, dubstep, longues balades, le mélomane hétéroclite trouvera en L’Impératrice sa nouvelle muse.

La complicité et les sourires partagés entre les fractions du groupe traduisent la perfection et l’existence même de cet esprit féminin. Femme fatale au soupçon d’érotisme, L’Impératrice arrive à subjuguer les coeurs et faire oublier le temps. La fin des 1h45 sonne au loin et le retour sur terre est déjà accompagné de nostalgie. La nuit sera riche en rêve et l’attente impatiente d’évasion majestueuse s’amplifiera jusqu’à son retour, le 1er mai prochain au botanique.

Article : Antoine LARSILLE