Fresh #2 – Hozier, Sugar Candy Moutain, Faces On TV…

Deuxième épisode de notre série dédiées aux coups de coeur du mois! Toujours aussi innovant ou presque, voici le programme du Fresh de ce mois ci : Hozier, Sugar Candy Mountain, The Messthetics, Balthazar, Faces On TV!

Hozier – Wasteland, Baby!

Que dire de plus de l’irlandais Andrew Hozier-Byrne que ce qui a été dit quelques millions de fois à la sortie de son premier album en septembre 2014? Hozier, avec son single Take Me To Church, s’est imposé en très peu de temps comme une révélation incontestable. Particulièrement fan moi-même, j’ai attendu. Longtemps. Très longtemps.

Et vint enfin en septembre dernier un EP appelé Nina Cried Power, dont la première chanson du même nom était une collaboration entre Hozier et Mavis Staples, grande chanteuse de Rythm and Blues et de Gospel américaine. Démarrant de façon admirable, l’EP continuait de façon un peu classique à mon goût, reprenant les codes du premier l’album sans arriver à s’extirper des imposantes fondations du premier succès de Hozier.

Depuis, deux singles ont pointé le bout de leur nez, infusés de la mélancolie si puissante du chanteur irlandais. Movement rassure, avec certes un aspect rythmique classique, mais surtout en osant chercher la même grandiloquence si bienvenue que le titre Nina Cried Power avait su amener. Almost (Sweet Music) disperse mes doutes. Avec ce titre, Hozier va chercher plus loin dans ses capacités techniques, il va prendre ce qui a fait son succès sans copier, et il avance. Si l’album Wasteland, Baby! est à l’image de ce dernier single, je vais adorer, et vous devriez aussi.

Plus qu’un mois avant de savoir si Hozier a su faire de son succès fulgurant une force, ou un fardeau.

Sugar Candy Mountain

Sugar Candy Moutain contribue à la renaissance de la pop néo-psychédélique en Californie. Le groupe fusionne des sons rétro et ensoleillés avec une composition luxuriante et sophistiquée. Le groupe a vu le jour en 2010. Alors qu’il n’était à la base qu’un projet d’enregistrement du musicien Will Halsey, la collaboration avec Ash Reiter a très vite donné un son unique mêlant le psychédélique classique de la côte ouest des années 60 au folklore pastoral. Parmi leurs inspirations on distinguera Os Mutanes du Brésil, The Flaming Lips ou encore Brian Wilson. Les débuts du groupe en 2011 s’inspirent largement des premiers enregistrements réalisés par Will Halsey. À la sortie de Mystic Hits en 2014, Sugar Candy Mountain était devenu une formation live à part entière avec Halsey et Reiter à la barre. Cet album a été partiellement enregistré à São Paulo, ce qui explique qu’on puisse y entendre quelques influences brésiliennes. Leur second album a lui été enregistré à San Francisco avec le leader des Papercuts, Jason Quever. L’album 666 est sorti à l’été 2016 chez PIAPTK Records.

Sur ce dernier, on profite toujours plus de ballades psychédéliques chaleureuses et enivrantes. On a du mal à croire que l’album a été enregistré au 21ème siècle et il représente sans hésitation mon gros coup de cœur du mois de janvier. C’est typiquement le genre d’album qui aurait pu figurer dans la bande son d’une série de Vince Gilligan. En atteste le clip de Windows qui, si on y pense, rappelle un peu les scènes intemporelles et tout aussi psychédéliques de Breaking Bad. En mai 2018 ils sortent Do Right, une approche beaucoup plus moderne mais toujours psychédélique. Ils vous emmèneront très loin avec leurs synthés vibrants mariés à une instrumentation bien plus organique.

The Messthetics – The Messthetics

En 2017, Joe Lally et Brendan Canty, respectivement ex-bassiste et batteur de Fugazi, annoncent former un groupe nommé The Messthetics, au côté du guitariste Anthony Pirog. En tant que maitres de la section rythmique d’un des groupes les plus influents de la scène post-hardcore américaine, l’annonce en a fait saliver plus d’un. Il faudra néanmoins attendre mars 2018 pour la sortie d’un premier album éponyme, instrumental et expérimental (sur le célèbre label indépendant Dischord, comme Fugazi). La présence de Pirog n’y est pas pour rien, il est reconnu comme figure marquante de la scène expérimentale à Washington. À la fois transcendant, obnubilant et hypnotisant, cet album plaira à tous les fans de krautrock et de noise.

Balthazar – Fever

Balthazar est de retour, et notre vie n’en est que plus belle. Combien de temps leurs fans auront attendus depuis l’album Thin Walls en mars 2015? Heureusement gratifiés de plusieurs albums solos de la part des membres du groupe (à écouter sans modération aucune : Running Days de J.Bernardt, et Warhaus de l’artiste éponyme), les flamands de Balthazar ont parsemé ces 4 derniers mois de singles, dont certains n’auguraient pas un album aussi fabuleux que nous en rêvions. Force est de reconnaître qu’une fois en main, l’album Fever déverse sa magie de façon admirable. Un très grand plaisir, et une preuve que Balthazar est bien de retour.
Notre review de ce nouvel album est déjà disponible sur le site !

 

Faces On Tv – Night Funeral

Faces On Tv est une création de Jasper Maekelberg, un gantois de 29 ans, multi-instrumentaliste et producteur. Cet architecte du son manipule un genre de pop psychédélique mêlant différentes symphonies à des sons orientaux et exotiques. Pas loin de la Trip-Hop de Portishead, Maekelberg s’en différencie par son originalité rythmique et sa pop électronique. Il sort son premier album en avril 2018, après avoir collaboré avec Maarten Devoldere sur son projet solo, Warhaus, en tant que guitariste. Il a également mixé et produit des albums pour d’autres groupes belges comme Bazart, Warhola, Soldier’s Heart, … mais aussi pour Balthazar, d’où certaines similarités entre certains sons.

 

Article : Romain CHARLES, Arno GOIES, Guillaume KEPPENNE