Surprise, confirmation et stupéfaction pour LA soirée rock des Nuits Botanique

L’affiche de la soirée avait de quoi attirer, de quoi faire saliver le public du Botanique ce jeudi 25 avril pour la 26ème éditions des Nuits. Endless Dive, The Psychotic Monks, Lysistrata et Zeal & Ardor occupaient le chapiteau du Botanique pour enflammer les jardins le temps d’une soirée pourtant bien grise. Et on peut le dire, nous n’avons pas été déçu.

Pour les amateurs de rock, le Botanique imposait un lourd dilemme ce soir. Les Anglais de Blood Red Shoes occupaient l’Orangerie avec Sports Team et Annabel Lee pendant que les noisy rockeurs belges de Raketkanon affichaient complet dans la rotonde avec Daggers. Un choix déjà complexe… Notre cœur a pourtant opté pour l’affiche proposée au chapiteau. 

Il est 19h30. Les tournaisiens d’Endless Dive entrent en scène. Pour ce jeune groupe de post-rock belge, la mission imposée n’est pas aisée : celle de chauffer un chapiteau au tiers rempli et attendant, pour la majorité, les têtes d’affiche de la soirée que sont Lysistrata et Zeal & Ardor. Pourtant, ils laissent d’entrée apparaître une décontraction sans faille et imposent leur son mélodique à une audience rapidement conquise. Leur musique est à la fois euphorique et planante. Le set dure 30 minutes et on serait prêt à en redemander si on ignorait ce qui nous attendait pour la suite de la soirée. Unique bémol que nous retiendrons (ou peut-être pas), c’est parfois le manque « d’explosion » qui rend certains passages un peu plats et longuets. Un groupe avec une belle marge de progression, à suivre donc ! 

The Psychotic Monks

Deuxième groupe, deuxième acte. La surprise est au rendez-vous et elle arrive à nous tel un boulet de canon. Les parisiens de Psychotic Monks proposent une musique sombre et hypnotisante. L’euphorie laisse place au chaos et une bonne grosse claque est balancée au public du chapiteau qui commence à bien se remplir. On hoche la tête au rythme lancinant des guitares. Leur sonorités tendent tantôt vers le noise, tantôt vers le post-punk. Elle est à la fois indéfinissable mais tellement enivrante. On perd finalement le cours du temps au travers de certaines chansons atteignant souvent les 10 minutes. De leur classique morceau d’ouverture « It’s Gone » à leur final hypnotique et époustouflant, en passant par le très punk « Wanna be damned », les 4 moines parisiens ont fait honneur à la belle réputation qui les précède. « Dans le bruit jusqu’à la transe, du quasi chuchotement au cri, The Psychotic Monks évoluent à travers un psychédélisme noir, un chaos autant réfléchit qu’incontrôlable. » Voilà ce que dit leur biographie Facebook, un bon résumé de ce dont nous avons été témoin ce jeudi. 

Lysistrata © Deadly Sexy Carl

Après la stupéfaction, la confirmation. Cela fait longtemps que Lysistrata n’est plus une surprise pour nous (Nous vous invitons d’ailleurs à relire l’article que nous avons écrit à l’occasion de leur concert à l’Atelier 210). S’il y a bien un nom qui brûle les lèvres des amateurs de Noise et Post-Rock, c’est celui de Lysistrata. Depuis quelques mois, le trio de Saintes épuise les superlatifs et les foules, toujours plus nombreuses, qui ressortent exténuées de leurs concerts sulfureux. Il nous tardait de les retrouver après avoir suivi de près leur évolution. 
On pensait notre visage endurci des claques qu’il avait déjà pu recevoir lors de leurs derniers passages chez nous, il n’en est rien. Lysistrata est l’un de ces groupes dont on ne se lasse tout simplement pas. Le trio renouvelle à chaque fois la surprise de la première fois. Ils incarnent parfaitement la fougue de la jeunesse tout en affichant une maturité certaine. Les trois jeunes musiciens ont livré un set court mais intense. 5 morceaux à la fois puissants, mélodieux et terriblement entraînants. Résolument tourné vers l’avenir qui s’annonce brillant, le trio a présenté trois morceaux inédits, qui ont d’ores et déjà marqué les esprits. Lysistrata réaffirme ainsi la promesse qu’il faudra résolument compter sur eux pour les années à venir. 

Il incombait au groupe Zeal & Ardor de clôturer cette soirée déjà couronnée de succès. Le groupe suisse a proposé un mélange inédit de Black Métal et de Blues Gospel. Un mélange détonnant certes, mais qui n’a pas réellement réussi à dépasser le cap de la surprise. Une chose est sûr, Zeal & Ardor est un groupe qui ne laissera personne indifférent. Ils seront de passage cette année à Rock Werchter pour défendre leur dernier album sorti en Juin 2018. 

Article : Arno GOIES et Renaud VERSTRAETE