Ho99o9, c’est un mélange crasseux de punk hardcore et de hip-hop, avec un soupçon de Prodigy en supplément. C’est aussi une lugubre balade à travers les pires recoins de notre société, avec une perfusion d’adrénaline dans les veines pour tenir le coup.
Ho99o9, c’est bon, c’est sale, c’est jouissif, c’est spectaculaire. Et c’était ce samedi 27 avril aux Nuits Botanique.
TheOGM et Eaddy sont natifs du New-Jersey, aux Etats-Unis. Fortement influencés par le hip-hop et le gangsta rap (on peut sentir par exemple chez eux l’ombre de DMX qui n’est jamais très loin), ils s’ouvrent progressivement à la scène punk underground des alentours de Brooklyn. Et c’est en 2012 que le groupe Ho99o9 voit officiellement le jour.
Très vite, ils mettent au monde quelques singles puissants, très crus, et se basent à Los Angeles, où ils acquièrent une petite renommée grâce à des performances live percutantes. Ces présages d’un grand talent attirent l’attention, et Ho99o9 s’impose vers 2014/2015 comme une révélation.
Avec deux albums, trois EPs, des collaborations avec le groupe de metal industriel 3TEETH et avec le groupe mythique The Prodigy, Ho99o9 se creuse une place à coup de pelle dans le paysage musical du hip-hop et du punk grâce à beaucoup d’excentricités, d’authenticité, et également d’hommages appuyés à leurs ainés.
Et ça fonctionne immédiatement en live, ce concert au Botanique en est la preuve. La foule est prise dès le début dans cette transe de révolte, de sang et de colère qu’inspirent TheOGM et Eaddy. Leurs grognements et leurs plaintes se mêlent admirablement à mesure qu’ils s’échangent le chant, à la manière d’une de leur plus grande référence, The Prodigy (c’est d’ailleurs un bel hommage à Keith Flint que d’avoir repris Breathe et Firestarter en live sous le chapiteau du Botanique).
Leurs sons purement électroniques (excepté la batterie) grondent, crissent, et pourtant semblent étonnamment authentiques. Les rythmes frénétiques punks se brisent parfois inopinément pour laisser la place à des sonorités industrielles plus lentes et des flows lancinants, pour mieux surprendre avec un sample de Sinatra ou d’un classique du hip-hop.
Ho99o9, c’est au final une rave apocalyptique, une sorte de spirale infernale dans laquelle on veut se jeter à tout prix.
Article : Romain CHARLES